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HISTORIQUE  du Groupement d’apprentis rescapés du Bombardement du 9 Novembre 1942

               Au  Chantier de Penhoët  de Saint Nazaire,

Parents et Sympathisants

En juin 1942, le port de Saint-Nazaire devenant stratégique, la municipalité de Saint-Nazaire avait émis le souhait de voir l’Ecole d’Apprentissage déplacée sur un site moins exposé.

Cette demande fut repoussée sous le motif que les machines auraient alors dû être transférées, ce qui posait de nombreux problèmes et, pour une durée que l’on ignorait à l’époque.

Des abris furent néanmoins construits sur le parc à tôles et dans la cour même de l’école. Il s’agissait de tranchés ouvertes dans la terre meuble (le site étant originairement une vasière, les Chantiers de construction navale avaient été établis sur les déblais provenant du creusement des Bassins à flot). Pour protéger des éclats, les tranchées étaient recouvertes de tôles de bordées déclassées, souvent déformées. On devait bientôt constater qu’à proximité, des bonbonnes d’acide avaient été entreposées.

Quelques jours avant le drame, la radio avait annoncé des bombardements de jour et, des tracts avaient été lancés sur la ville.

La ville de Lorient est bombardée le 21 octobre 1942, Brest, le 7 novembre.

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Lundi 9 novembre 1942, il est 2 heures de l’après-midi ensoleillé…… .

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Dès le 14 novembre selon nos archives,  les parents des Apprentis massacrés font parvenir à la Direction de Chantier de Penhoët, un courrier de plainte justifiant que la protection de leurs enfants n’était pas correctement assurée puisqu’outre la demande de transfert de l’école vers un site moins exposé qui n’avait pas été entendue, on se devait de reconnaitre de nombreuses négligences dont les principales étaient la précarité de ces abris qui, au départ, devaient être bétonnés mais, le ciment reçu ayant disparu, étaient juste étayées de négligeables renforts de madriers. De plus, les bonbonnes d’acide entreposées avaient fait subir de graves brûlures à certains rescapés et étaient probablement responsables de la mort de certains autres.

Trois ans après le drame, le 9 novembre 1945, une grande journée de recueillement eut lieu : Le matin, messe à l’église provisoire Notre Dame de l’Espérance et l’après-midi, commémoration au carré des apprentis du cimetière de Toutes Aides.

Solidaires dans la douleur, les familles et parents se regroupèrent spontanément,  pour procéder aux démarches de recours et reconnaissance.

L’association des parents des apprentis victimes du bombardement du 9 novembre 1942 au chantier de Penhoët à Saint Nazaire fut ainsi fondée, à la sortie de la guerre ; elle comptait plus de 50 membres.

Le 9 novembre 1949, une stèle à la mémoire de tous les apprentis victimes fut inaugurée au cimetière de Toutes-Aides à Saint-Nazaire. Le même jour, une plaque commémorative à la mémoire des victimes de la guerre 1939-1945 au Chantier de Penhoët, apposée sur le fronton du bâtiment infirmerie sud fut également inaugurée. (En 1987, suite à la vente de l’Établissement Mécanique au Dieseliste MAN, cette plaque fut déplacée vers le Chantier naval. Peu après, ce dernier l’implanta sur le mur Est de son Bureau d’études, dans un square intérieur.

A la suite du drame et, jusqu’en 1974, des fleurs étaient déposées dans les 21 cimetières des 16 communes où les Apprentis étaient inhumés.

Pendant cette époque, une délégation d’élèves de l’école d’apprentissage accompagnait les membres du Groupement dans cette démarche. L’école ayant fermé à l’été de cette année 1974, seul, le Groupement perpétua ces commémorations.

En avril 1961 les rescapés et les familles fondèrent le « Groupement des Parents d’Apprentis et Rescapés Victimes du bombardement du 9 novembre 1942 au Chantier de Penhoët », permettant officiellement toutes les cérémonies avec participation de représentants des communes et  du Comité d’Établissement des Chantiers de l’Atlantique (Penhoët-Loire) ; ce dernier participant financièrement aux dépôts de gerbes.

Des délégations se répartissaient les différents cimetières, dans trois directions : Un premier groupe en direction de Savenay au départ de Montoir puis, La Chapelle-Launay, Saint-Gildas-des-Bois, Pont-Château et Besné) ; un second groupe, également au départ de Montoir, se dirigeait vers La Brière par Saint-Malo-de-Guersac, Saint-Joachim, Donges et Trignac. Le dernier groupe, au départ de Méan,  conduisait la délégation vers la Presqu’Ile par l’Immaculée, Escoublac, Guérande, Saillé, Batz-sur-mer, La-Baule et Pornichet.

Le temps passant, les parents et certains rescapés disparaissant, l’effectif des participants en fut réduit à limiter le nombre de cimetières. Néanmoins, depuis plusieurs années, en complément de la délégation ‘’officielle’’, certaines personnes se sentant concernées, représentent le Groupement par un dépôt de fleurs dans plusieurs autres cimetières.

Le Groupement doit un grand Merci à Joseph Michel, rescapé amputé des 2 jambes, qui fut  président du groupement durant 25 ans.

En 2007 Serge Paquet ancien moniteur de cette école d’apprentissage s’investit totalement dans ce Groupement aidé par des collègues anciens apprentis et sympathisants qui collaborent à l’organisation et participent aux cérémonies.

En 2009 le Groupement changea d’appellation et devint « Groupement d’Apprentis Rescapés du bombardement du 9 novembre1942 au Chantier de Penhoët, Parents et Sympathisants », en conservant le PRINCIPE DE DEVOIR PERPETUER LA MEMOIRE, en gérant de façon économe et rigoureuse les charges permettant d’assurer l’avenir de ces cérémonies.

En 2013, un travail de mémoire en collaboration avec le collège Julien Lambot et l’aide de la commune de Trignac, à abouti à la réalisation de 8 panneaux explicatifs à l’attention, en priorité, du monde éducatif régional. Un panneau retrace les éléments importants permettant de situer les victimes de Trignac avant leur mort. Ceci fait partie de notre histoire et, ne doit pas être oublié.

En 2019, Un MEMORIAL a été érigé sur le lieu du drame de l’école d’apprentissage, aujourd’hui l’entreprise MAN E.S. avenue de la prise d’eau à Saint-Nazaire. Ce Mémorial a été, en majorité, réalisé par des Apprentis.

Garder officiellement la Mémoire des Victimes dans les 15 communes non visitées par la délégation principale du Groupement sera à finaliser.

Nous remercions les anciens apprentis, les familles des victimes et tous les sympathisants qui permettront de perpétuer, avec l’esprit des parents fondateurs, la mémoire des 186 VICTIMES décédées et de tous les BLESSÉS.

                                        NE PAS OUBLIER, C’EST RÉPROUVER LA RÉCIDIVE.

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Enterrement des victimes 12 novembre 1942 à Saint Nazaire

Situation du bombardement sur l'école d'apprentissage du chantier de Penhoët

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